Facture instrumentale
Aussi appelée »cithare sur table du Japon », on distingue deux types de kotos :
- Le premier, à six cordes, yamato-goto ou wagon, avait dans l’Antiquité une fonction quasiment sacrée. Il s’utilise dans les genres anciens. L’instrument actuel, en bois de paulownia, mesure environ 1,93 m. Il a une caisse oblongue percée de deux ouïes, et six cordes de soie attachées à six encoches décoratives au bout de la table d’harmonie. Les cordes passent au-dessus de chevalets que l’on peut déplacer pour obtenir l’accord voulu. On joue de cet instrument avec les doigts ou avec un plectre. Il existe quatre formules mélodiques de six notes chacune dont la combinaison fixe assure l’accompagnement des chants du culte shinto.
- Le second est appelé sô, ou koto (koto à treize cordes) et n’a aucune fonction cérémonial. Il sert pour le chant profane et pour les pièces instrumentales. Venu de Chine, il a été introduit au Japon vers le VIIIe siècle, en même temps que les autres instruments du gagaku.
Le sô est en bois de paulownia, léger et peu sensible à l’humidité. La caisse de résonance présente une table légèrement bombée. Le fond plat est percé de deux ouïes qui permettent à l’occasion de changer les cordes. Les treize cordes reposent chacune sur un chevalet mobile, en ivoire ou en plastique, en forme de Y renversé. A l’origine, les cordes étaient en soie, mais elles se cassaient souvent, d’où l’utilisation de plus en plus fréquente de matière synthétique. De grosseur égale, elles sont fixées d’un côté à un grand chevalet commun qui traverse la table, et de l’autre à l’intérieur de la caisse après être passé sur un second chevalet un peu plus petit.
Mode de jeu
Le koto se joue posé sur le sol ou sur une table basse devant laquelle le musicien s’agenouille. Les cordes sont pincées avec des plectres attachés au moyen d’une bandelette de cuir ou de papier sur le pouce, l’index et le majeur. Ces trois doigts de la main attaquent les cordes en pincements et en glissando.
La main gauche déplace les chevalets mobiles et fait pression sur la partie non vibrante de chacune des cordes (partie comprise entre l’attache de la corde et le chevalet). On peut ainsi modifier la hauteur de chaque note tout en jouant. La pratique du koto exige une grande habileté.